Par Gabriel Hugues

Insomnies chroniques:
QUELLES SOLUTIONS?

L’insomnie chronique est un trouble du sommeil qui peut être difficile à saisir, et plus encore à soigner. Une fois installée, elle peut durablement pénaliser la vie, la santé et le bien-être des personnes qui en souffrent.

Heureusement, on n’est plus obligé aujourd’hui de la subir sans réagir.

Regardons les traitements contre l’insomnie chronique et les quelques habitudes à prendre, ou à perdre, pour ne plus redouter de ne pas s’endormir.

Qu’appelle-t-on insomnie chronique ?

Généralement, on considère qu’une insomnie est chronique quand il est difficile de s’endormir au moins 3 nuits par semaine sur une durée égale ou supérieure à un mois. En effet, des troubles du sommeil occasionnels, ou aigus, peuvent se manifester, et se manifestent forcément au cours d’une vie, pour de multiples raisons qui peuvent être aussi passagères.

Mais c’est lorsque ceux-ci s’installent qu’ils peuvent faire par empoisonner l’existence et qu’il devient véritablement essentiel d’envisager un traitement. Certaines insomnies chroniques sévères peuvent même créer en cascade d’autres problèmes ou maladies : dans ces cas-là, il est urgent d’agir.

Qui est touché par les insomnies chroniques ?

Ce trouble du sommeil peut toucher toute personne indistinctement. Cependant, il existe des facteurs qui vont augmenter votre risque d’en être atteints. Le premier est sans aucun doute le vieillissement, car l’avancée en âge modifie le métabolisme et l’horloge biologique.

Mais d’autres types de personnalités peuvent présenter des probabilités accrues : les femmes, vraisemblablement en raison de leur cycle hormonal en changement constant, souffrent notoirement plus souvent d’insomnies chroniques (d’autant plus que la grossesse comme la ménopause s’accompagnent presque systématiquement de difficultés à s’endormir ou de réveils fréquents).

Autre facteur aggravant de ce trouble du sommeil : certaines maladies, comme l’asthme ou l’insuffisance cardiaque, mais surtout des douleurs régulières et continues le déclencheront presque toujours. Sur le plan plus psychologique, les personnalités hyperactives et anxieuses auront souvent bien du mal à trouver le sommeil !

Enfin, l’abus répété de substances toxiques, comme le tabac ou l’alcool, nuisent durablement à la qualité de vos nuits et dérèglent en profondeur votre rythme circadien.

Quelles sont les principales causes de troubles du sommeil ?

Comme vous l’avez peut-être compris, les causes de l’insomnie chronique peuvent être multiples : physiques, psychologiques ou encore dues à votre mode de vie. Toutefois, ces diverses raisons peuvent ne pas être en elles-mêmes un handicap à l’endormissement.

Le danger, c’est plutôt que le corps prenne l’habitude d’un assoupissement de plus en plus tardif, de nuits de plus en plus courtes, ce qui finira presque immanquablement par dérégler la production ou la régulation d’hormones, comme la mélatonine ou la sérotonine, qui influent directement sur l’alternance veille-éveil. Un insomnie chronique, c’est donc lorsqu’une cause proprement physiologique vient s’ajouter à un trouble qui aurait pu n’être que temporaire.

Les conséquences du manque de sommeil sur votre santé

Manquer de sommeil n’est pas sans conséquence. Les pertes de vigilance et de capacités de concentration augmentent mécaniquement vos risques d’accidents. Mais cela ne s’arrête pas là. Dormir est essentiel au bon fonctionnement des mécanismes d’apprentissage et de mémorisation, et les compétences cognitives sont fortement dégradées par l’insomnie chronique, ce qui peut avoir des répercussions plus que désagréables sur votre travail ou votre entourage.

En outre, c’est aussi durant le sommeil que le corps se reconstitue et se régule, donc les conséquences du manque de sommeil sur votre santé peuvent être nombreuses et de tous ordres : risque de maladies cardiovasculaires, affaiblissement du système immunitaire, accélération du vieillissement de la peau, augmentation de l’appétit et de l’envie de repas plus caloriques et sucrés, multiplication du risque d’AVC font partie des plus communes et problématiques pathologies consécutives à ce trouble du sommeil.

En résumé, les bonnes raisons de lutter contre l’insomnie ne manquent pas !

Règles d'hygiène de vie pour mieux dormir

Le premier point sur lequel vous devez air en cas d’insomnie, c’est votre hygiène de vie. Des repas équilibrés, la pratique régulière de la marche (au moins 30 minutes par jour, plus 1h30 par semaine), la pratique d’un sport vous feront le plus grand bien et pourront générer une saine fatigue.

Ensuite, il vous faut examiner le cadre qui accueille vos nuits : la chambre à coucher. Celle-ci doit être moins chauffée que le reste de la maison (entre 16 et 18°C -si vous avez froid il vaut mieux vous réchauffer à l’aide de couettes et pyjamas), et votre lit uniquement consacré au fait de dormir (avec les câlins !).

Pas d’écran, pas de travail, pas de repas dans le lit, c’est la règle. Un peu de lecture, ou une activité relaxante comme l’écoute d’un peu de radio : voici comment vous occuper une fois au lit.

Enfin, proscrivez toute activité excitante, ou susceptible d’augmenter votre température corporelle, dans les deux heures précédant l’endormissement (bains chauds, repas trop riches, gymnastique essentiellement).

Quelles sont les solutions en cas d'insomnie chronique sévère ?

Que faire en cas d’insomnie chronique ?

Heureusement, de nombreuses solutions existent aujourd’hui et les traitements contre ce trouble du sommeil répétitif et récurrent sont nombreux et variés.

Dans les cas les plus sévères, il peut être indispensable d’avoir recours aux somnifères (voir plus bas), n’hésitez pas à en parler à votre médecin.

Mais, en accompagnement, et dans la durée, il pourra être fort utile de trouver un autre mode de soin plus léger et sans risque d’effets indésirables. Cela peut être les traitements naturels, par les plantes, par les compléments alimentaires, les huiles essentielles ou encore le recours à un traitement homéopathiques.

Si ces parcours de soin ne s’avèrent pas efficaces pour tout le monde, ils auront rempli leur office chez de nombreux malades et pourraient tout à fait vous convenir. Vous trouverez de nombreuses informations sur notre site, dans notre guide sur les troubles du sommeil, ou sur certains portails spécialisés comme celui de la Fondation Sommeil.

En outre, il peut être nécessaire d’agir sur des causes plus profondes à vos difficultés à vous endormir, notamment si celles-ci sont d’origine psychologiques ou comportementales. Un traitement naturel ou médicamenteux gagnera fortement à bénéficier du suivi par un thérapeute alternatif, à condition que sa discipline vous convienne : hypnose, ostéopathie, psychanalyse, thérapie comportementale, acupuncture, naturopathie sont quelques exemples de prise en charge sur le court, moyen ou long-terme (c’est selon) qui pourront vous aider à résoudre durablement les causes mêmes de l’insomnie chronique pour mieux lutter contre elle.

Les somnifères sont-ils dangereux ?

Les somnifères bénéficient d’une mauvaise réputation, notamment parce que leurs ancêtres, les barbituriques, avaient recours à une chimie lourde et dangereuse, mortelle en cas de surdosage, qui est resté dans les mémoires.

Aujourd’hui, même si beaucoup de progrès ont été faits, les somnifères présentent toujours certains dangers, et surtout des risques d’accoutumance (besoin d’augmenter progressivement la dose pour obtenir le même effet) et de dépendance (le sevrage de somnifères doit impérativement être accompagné et suivi par un médecin traitant).

Les possibilités de surdose, quoique plus rares, existent toujours, tout comme d’accidents liés à la somnolence qu’ils peuvent entraîner le lendemain de la prise.

Enfin, ils ne doivent en aucun cas être mêlés à l’alcool, même à faible dose. Les risques de palpitations cardiaques, mais aussi d’hallucinations, de discours incohérents, de divagation, de pensées délirantes sont réels. Le somnifère est un psychotrope, et en tant que tel il rend votre cerveau et votre esprit particulièrement sensible aux autres substances à même d’en troubler le bon fonctionnement.

Si vous souhaitez, ou avez besoin, d’avoir recours à un somnifère, il est donc indispensable d’en parler à votre médecin traitant, et de respecter le suivi qu’il vous recommandera (c’est-à-dire la mise en place de rendez-vous réguliers) pour en vérifier les dosages, les effets secondaires éventuels, l’impact sur votre mode de vie, votre temps éveillé, et, le cas échéant, vous aider à vous sevrer lentement et progressivement.

Mais sous ces conditions, c’est-à-dire en gardant à l’esprit qu’il s’agit d’une substance active, d’un traitement médicamenteux, la prise de somnifère peut apporter un rée soulagement et vous aider à rééquilibrer votre rythme circadien. Suivez donc attentivement les conseils et prescriptions de votre généraliste !

Conclusion

L’insomnie chronique, plus ou moins sévère, est une pathologie et doit être traitée en tant que telle. Plus vite vous attraperez le taureau par les cornes, plus il vous sera facile de vous en sortir, avant que ses conséquences en cascade sur votre vie personnelle ou votre santé n’entraînent d’autres types de risques (comme une anxiété accrue, du diabète, de l’hypertension…).

Les traitements naturels ou homéopathiques peuvent constituer une ressource sérieuse de lutte contre ce trouble du sommeil mais, dans les cas les plus sérieux, le mieux est d’en parler à votre médecin traitant tout en cherchant, par exemple auprès de votre entourage, des solutions au long cours naturelles, comme des thérapies alternatives, qui vous assureront d’avoir recours à tout l’éventail des solutions à votre disposition.

Et dans tous les cas, n’oubliez pas de corriger autant que possible votre mode de vie et votre hygiène, en proscrivant toutes les substances addictogènes qui augmentent le stress bien plus qu’elles ne le font diminuer, et en faisant de votre chambre à coucher un véritable havre de paix entièrement dédié à la nécessité vitale d’y faire de bonnes et longues nuits de sommeil réparatrices.